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Eutelsat pour remplacer Starlink en Italie ? C’est pas gagné

La PDG d’Eutelsat, l’entreprise européenne qui concurrence Starlink, expliquait jeudi 6 mars que sa société était en discussion avec l’Italie. Le pays est à la recherche d’un fournisseur de services de télécommunications sécurisées pour son armée et son gouvernement. Problème : ce vendredi 7 mars, l’information est démentie par le gouvernement italien, qui affirme qu’aucune discussion n’est en cours.

Nouveau démenti du gouvernement italien au sujet de son futur fournisseur de services de télécommunication par satellite. Après avoir contredit en janvier dernier des informations selon lesquelles un accord serait en cours de discussion entre Rome et Starlink (SpaceX), l’histoire se répète ce vendredi 7 mars, avec Eutelsat. Selon un porte-parole du gouvernement italien, les informations faisant état de négociations en cours avec l’entreprise européenne Eutelsat sont « infondées », rapporte Euractiv, ce vendredi 7 mars.

Vingt-quatre heures plus tôt, le média américain Bloomberg interrogeait Eva Berneke, la PDG d’Eutelsat, le groupe franco-britannique qui concurrence la société d’Elon Musk. La dirigeante soulignait que son entreprise avait « de très bonnes discussions avec l’Italie », et qu’elle espérait que ces dernières se poursuivront.

À lire aussi : L’Italie en voie de dire non à un gros projet Starlink : fin de la complicité Musk-Meloni ?

Rome cherche un fournisseur de connexions sécurisées, notamment pour son armée et son gouvernement. Le pays souhaite déployer des services de télécommunication passant par des satellites en orbite basse, qui seraient utilisés en cas de catastrophe naturelle ou d’attaque terroriste.

Pas de discussions en cours avec Eutelsat, ni avec « toute autre entreprise du secteur »

Aujourd’hui, seules deux sociétés proposent ce type de communication : Starlink de SpaceX, la société d’Elon Musk, et OneWeb d’Eutelsat, le groupe franco-britannique. Et l’entreprise européenne pourrait remporter le marché italien, au vu du revirement géopolitique américain, expliquait en substance Bloomberg, jeudi 6 mars.

Mais ce vendredi, retournement de situation : dans un message envoyé à Euractiv, un porte-parole du cabinet de la première ministre italienne affirme qu’il n’y a pas de discussions en cours avec Eutelsat, ni avec « toute autre entreprise du secteur ».

Cette dernière précision interroge. Car début janvier, comme nous vous l’expliquions dans cet article, la présidence du Conseil des ministres italiens avait pourtant bien confirmé, dans un communiqué publié sur son site, que des discussions existaient bel et bien à ce sujet. Notamment avec SpaceX, ce « dans le cadre des consultations normales que les institutions de l’État ont avec les entreprises, dans ce cas avec celles qui fournissent des connexions sécurisées pour les besoins de communication de données chiffrées ».

La ministre italienne d’extrême droite Georgia Meloni, qui a rencontré à plusieurs reprises Elon Musk, avait confirmé, en personne, que des discussions préliminaires avec SpaceX avaient bien lieu.

Le gouvernement italien promet « de la transparence »

Depuis janvier dernier et le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la décision italienne est suivie de très près. Les Européens craignent qu’Elon Musk, désormais conseiller spécial omniprésent du président américain, n’utilise Starlink comme moyen de pression contre le Vieux continent, pour servir les intérêts de ses entreprises et des États-Unis. Beaucoup appellent l’Italie à privilégier des acteurs européens au vu du revirement géopolitique américain, en particulier depuis la suspension de l’aide militaire américaine à Kiev.

Starlink, utilisé en Ukraine à des fins militaires, pourrait aussi être arrêté. Et Eutelsat se prépare justement à prendre le relai, a expliqué l’entreprise franco-britannique chez nos confrères de BFM-TV, le 5 mars dernier. Depuis l’annonce de la « pause » de l’aide militaire américaine deux jours plus tôt, le titre d’Eutelsat a pris près de 200 % en Bourse.

Bien qu’elle dispose de moins de satellites en basse orbite (634 contre 6 000 pour Starlink), le groupe européen estime qu’il offre « la même couverture globale » que Starlink en Ukraine et sur le Vieux continent. La mise en lumière de cette entreprise franco-britannique, et le changement géopolitique actuel pèseront-ils dans le choix du gouvernement italien ? Selon le communiqué du porte-parole, cité par Euractiv, toute décision sur ce dossier sera prise « en pleine conformité avec les procédures institutionnelles, et dans la plus grande transparence ».

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