« Cinq heures d’écran, c’est cinq heures de trop » : comme chaque année, le baromètre des usages du Numérique permet de faire l’état des lieux de notre utilisation du numérique. Pour cette 25e édition publiée mercredi 19 mars, près de 4 066 personnes, résidant en France métropolitaine, ont été interrogées en ligne et par téléphone par l’Arcep, le gendarme des télécoms, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), le Conseil général de l’économie et l’Agence nationale de la cohésion des territoires. Voici les données qui nous ont le plus interpellés.
Un français sur deux considère qu’il passe trop de temps devant les écrans
Premier constat : les Français ont augmenté leur temps d’écran pour leur usage personnel, en dehors du temps de travail. De quoi nous faire entrer dans l’ère de « l’addiction au Numérique », a reconnu mercredi 19 mars la présidente de l’Arcep, Laure de la Raudière, lors d’une présentation à la presse. Désormais, 4 Français sur 10 passent plus de trois heures par jour devant les écrans, et pour la moitié d’entre eux, soit 2 Français sur 10, le chiffre monte à cinq heures.
Pour les plus jeunes, cette tendance est encore plus marquée : la moitié des 12-17 ans, soit un jeune sur deux, passe plus de cinq heures par jour sur le smartphone. « Cinq heures par jour, c’est cinq heures de trop », a souligné Clara Chappaz, la ministre de l’IA et du Numérique, pendant la présentation du baromètre.
Pour ce baromètre, les Français ont aussi été interrogés sur leur propre perception du temps passé sur leurs smartphones et leurs ordinateurs. Pour plus de quatre personnes sur dix, il s’agit d’un temps excessif.

Les personnes qui signalent le plus des contenus problématiques sont… les jeunes adultes
Autre donnée qui pourrait contredire les stéréotypes : les jeunes adultes sont ceux qui signalent le plus des propos ou des comptes inappropriés. En 2024, les trois quarts des 18-24 ans ont utilisé des dispositifs de signalement sur les réseaux sociaux.
Chez les 25-39 ans, c’est 62 % – une proportion bien plus élevée que leurs aînés, qui n’ont pas forcément connaissance de ces outils. Seuls 29 % des 60-69 ans et 20 % des plus de 70 ans ont signalé l’année dernière un contenu inapproprié.
L’information sur l’empreinte carbone des smartphones : 6 Français sur 10 n’en prennent pas connaissance
Le baromètre s’est aussi concentré sur l’accès à certaines informations obligatoires des utilisateurs de smartphones. À commencer par l’empreinte carbone liée à la consommation des données et à leur appareil : il y a encore 6 Français sur 10 qui n’ont pas vraiment connaissance de ces données.
Depuis la loi Agec (la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire), les opérateurs ont pourtant l’obligation d’informer leurs clients de l’empreinte carbone de leurs consommations de données numériques. Selon le baromètre, ce sont encore 62 % des Français qui ne savent pas qu’une telle information est mise à disposition. Sur les 38 % qui ont bien été informés, un tiers d’entre eux ne consulte pas ces données, et un autre tiers explique que cela ne les incite pas à réduire leur consommation de données.
Les internautes ne changent pas (en majorité) le navigateur par défaut de leur smartphone
Autre sujet lié à l’accès à certaines informations : huit détenteurs de smartphone sur dix utilisent le navigateur préinstallé sur leur smartphone. Seuls 31 % des utilisateurs expliquent avoir été informés ou bien s’être vus proposer de changer de navigateur mobile, un chiffre relativement bas au vu du DMA. Le Digital Markets Act, le règlement européen sur les marchés numériques, impose que les fabricants de smartphones informent leurs clients de cette possibilité de changement. Parmi ceux qui ont été informés, environ un quart a expliqué avoir effectivement changé de navigateur. Cela représente 8 % de la population totale utilisant les services mobiles.
Côté cloud, c’est bien souvent le service d’hébergement rattaché à sa boite email qui est utilisé. Parmi les 50 % d’utilisateurs utilisant ces services, 41 % des utilisateurs d’un espace de cloud gratuit et 25 % de ceux utilisant un service payant déclarent avoir choisi l’option proposée par défaut – comme celle intégrée au système d’exploitation de leur smartphone ou à d’autres services associés – écrivent les auteurs du baromètre.
19 % des 18-24 ans utilisent la connexion mobile pour accéder au Web
Côté connexion à internet, 9 % des Français se passent d’abonnement à une box et utilisent exclusivement leurs forfaits mobiles pour se rendre sur le Web. À noter que cette proportion est plus importante chez les plus jeunes, puisque cela concerne 19 % des 18-24 ans (+2 points par rapport à 2023, et +9 points par rapport à 2020) et 15 % des 25-39 ans (+7 points par rapport à 2020).
Sur ce point, les offres de forfait avec Go à gogo ne sont souvent pas réellement utilisées. Si la part des détenteurs de forfaits de 100 Go a plus que doublé en quatre ans, passant de 15 % à 32 %, les deux tiers des utilisateurs de forfaits mobiles ne consomment jamais ou uniquement de temps en temps la totalité de leur forfait. Chaque mois, ce sont près de 7,5 Go de données mobiles qui sont en moyenne consommés, ce qui représente une augmentation de 10 % par rapport à l’année dernière.
Les Français remplacent moins leur smartphone « par plaisir »
Dernier enseignement du baromètre qui a retenu notre attention : nous gardons nos smartphones plus longtemps. En 2024, seuls 20 % des utilisateurs ont changé de smartphone alors qu’il était encore fonctionnel, contre 25 % en 2020. Plus du quart des détenteurs de téléphones mobiles l’ont depuis trois ans ou plus : ils n’étaient que 16 % quatre ans auparavant.
Et lorsque le smartphone est remplacé, il s’agit plus d’une nécessité (pour 70 % d’entre eux) que d’un achat « plaisir » ( pour 21 % – 4 points). L’achat de téléphones reconditionnés ne progresse pas beaucoup : sur le parc de téléphones mobiles en France, seuls 21 % sont des téléphones reconditionnés, 76 % ayant été achetés neufs – des pourcentages qui évoluent peu ces dernières années (+1 point en un an).

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Source : Baromètre du Numérique 2025