Lancé début 2025 à moins de la moitié du prix d’un iPhone, le Poco X7 Pro veut prouver qu’économiser ne rime pas toujours avec renoncer : il embarque une puce digne des flagships de 2024, un écran AMOLED éclatant et une batterie qui promet une autonomie monstre. Alors qu’en est-il vraiment en réalité ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.
Prix et disponibilité du Poco X7 Pro
Avec un tarif débutant autour de 370 € (8 Go de RAM + 256 Go de stockage), le Poco X7 Pro s’impose comme une option sérieuse face aux flagships deux fois plus chers. Commercialisé en France depuis janvier 2025, il se décline en trois combinaisons de couleurs : noir et jaune, noir et gris, ou vert et vert clair. Un positionnement malin pour séduire les amateurs de design dynamique sans alourdir la facture.
Trois configurations sont proposées : 8 Go + 256 Go (373 €), 12 Go + 256 Go (403 €) et 12 Go + 512 Go (433 €). Une gradation tarifaire logique pour répondre aux besoins variés, allant de l’usage quotidien aux gamers exigeants. Xiaomi mise ici sur la flexibilité : même l’entrée de gamme offre un stockage généreux, tandis que les modèles supérieurs maximisent fluidité et espace de stockage.
Design : on aime ou on aime pas
Avec ses 160,8 mm de hauteur et ses 195 g répartis uniformément, le Poco X7 Pro mise sur une ergonomie équilibrée malgré son écran large de 6,67 pouces. Le cadre plat en plastique mat et la protection Gorilla Glass 7i à l’avant lui confèrent une robustesse rassurante, tandis que l’arrière se décline en deux styles : plastique sobre pour les versions noire ou verte, ou similicuir texturé pour l’édition jaune et noir au look sportif. Cette dernière version, que nous avons, rappelle les designs audacieux des smartphones gaming, avec une prise en main antidérapante et un toucher plus premium, un choix qui tranche avec la discrétion des autres coloris.
L’écran occupe près de 89 % de la face avant grâce à des bordures fines et un poinçon central minimaliste pour la caméra selfie de 20 Mpx. Contrairement au X7 classique aux bords incurvés, ce modèle assume des lignes strictement droites : verre plat, dos plat et cadre anguleux. Un parti pris esthétique qui limite les traces de doigts sur les tranches… mais pas sur l’écran lui-même, comme souvent.
Le bloc photo arrière adopte une forme ovale aux cerclages dorés évoquant certains iPhone récents. Discret et sans renflement excessif, il évite assez bien les bascules intempestives… sauf si vous appuyez près du haut de l’écran en posant le téléphone à plat. Côté pratique, les boutons de volume et d’alimentation, noir mat et doré, sont placés haut sur la tranche droite. Le port USB-C et le haut-parleur partagent la tranche inférieure avec le logement double SIM. Il fallait s’y attendre, pas de microSD ni de prise jack sur cet appareil. Enfin, la certification IP68 surprend agréablement pour un smartphone à ce prix. Étanche à l’eau et à la poussière, le X7 Pro se démarque des concurrents qui réservent souvent cette fonction aux modèles premium.
Entre lignes épurées et touches stylisées inspirées de l’automobile, Poco signe ici un design hybride : sobre sans être fade, audacieux sans exagération. Un équilibre qui séduit… même si certaines concessions rappellent que la perfection n’est pas encore à 400 €.
Ecran : une belle dalle bien calibrée
Le Poco X7 Pro hérite d’une dalle AMOLED de 6,67 pouces déjà vue sur son prédécesseur, mais affine ses performances. Avec une définition de 1220 x 2712 pixels (446 ppp) et un taux de rafraîchissement adaptable (60 Hz ou 120 Hz), il propose une fluidité ajustable selon les usages. Bien que dépourvu de technologie LTPO pour une variation plus granulaire, le mode dynamique équilibre réactivité et économie d’énergie, un choix judicieux pour un smartphone axé sur l’autonomie.

La luminosité atteint désormais un pic de 1 363 cd/m² en HDR, surpassant le X6 Pro et rivalisant avec des modèles plus onéreux. Associée à un contraste infini typique des OLED, cette luminosité permet une lisibilité correcte en plein soleil, mais l’écran est parfois très réfléchissant. La nuit, la luminosité minimale de 1,87 cd/m² évite l’agressivité oculaire, tandis que les certifications HDR10+ et Dolby Vision valorisent les contenus haute dynamique.
Côté calibration, le mode Original Pro affiche un delta E 2000 de 2,36 (excellent pour le segment). Le mode Vif dérive légèrement par rapport au premier mode.
Si les reflets en extérieur ou l’absence de LTPO rappellent le positionnement abordable du modèle, le X7 Pro offre néanmoins une expérience visuelle bien au-dessus de sa catégorie tarifaire, preuve que Xiaomi sait optimiser l’existant sans renier l’ambition.
Performances : il en a dans le ventre
Le Poco X7 Pro mise sur le MediaTek Dimensity 8400 Ultra, une puce gravée en 4 nm conçue pour concilier puissance et efficacité. Avec huit cœurs Cortex-A725 culminant à 3,25 GHz, et aucun cœur basse consommation, ce SoC promet des performances brutes supérieures de 16 % à son prédécesseur (Dimensity 8300 Ultra). Associé à 16 Go de RAM LPDDR5X et 512 Go de stockage UFS 4.0 dans sa version haut de gamme, le smartphone gère sans effort multitâche intensif, lancement d’apps simultané ou navigation exigeante. Android reste fluide, même sous charge, et les micro-lags se font rares. Une agilité qui rappelle les flagships beaucoup plus chers, sans pour autant égaler leur finesse d’optimisation.
Côté gaming, le Mali-G720 MC7 dévoile son potentiel. Que ce soit Warzone (en qualité moyen) ou encore Wild Rift, tous deux atteignent 120 FPS. Seul bémol : une montée en température rapide lors de sessions prolongées. Le processeur peut franchir les 85 °C, forçant un bridage jusqu’à 26 % de ses capacités pour éviter la surchauffe. Paradoxalement, cela n’affecte pas significativement les performances en jeu, preuve d’une gestion thermique pragmatique plutôt que punitive.

Au quotidien, le X7 Pro impressionne par sa réactivité. Les benchmarks le placent dans la cour des grands : un score Geekbench 6 multi-cœur avoisinant les 6300 points le rapproche des meilleurs modèles de 2024. L’absence de surcouche logicielle lourde contribue à cette fluidité, bien que MIUI impose toujours ses traditionnelles apps préinstallées. Le stockage UFS 4.0 accélère le chargement des jeux et transferts de fichiers, tandis que la RAM généreuse permet de jongler entre dizaines d’onglets et applis en arrière-plan sans ralentir l’ensemble.
En revanche, l’expérience audio reste tributaire de compromis. Les haut-parleurs stéréo assurent un son clair pour des sessions gaming occasionnelles, mais manquent de profondeur pour les mélomanes exigeants. L’absence de prise jack oblige à passer par Bluetooth ou un adaptateur USB-C, une frustration pour les adeptes du filaire. Au passage, le Poco embarque la dernière génération de Bluetooth 6.0, vous voilà paré !
Le Poco X7 Pro se contente toujours du Wi-Fi 6. Pas de Wi-Fi 6E ni de Wi-Fi 7, c’est dommage en 2025. D’ailleurs, nous avons noté quelques instabilités en jeu.
Avec son Dimensity 8400 Ultra et son optimisation, le Poco X7 Pro défend une ambition claire : rivaliser avec le de gamme à moindre coût. Si la chauffe et l’audio limité rappellent son statut économique, sa puissance brute et sa polyvalence en font un incontournable pour les joueurs mobiles exigeants. C’est clairement l’un des smartphones les plus performants à moins de 400 euros.
Autonomie et recharge : on s’attendait à mieux
Avec sa batterie de 6 000 mAh, le Poco X7 Pro affiche une capacité généreuse pour son segment. C’est 1000 mAh de plus que son prédécesseur, une augmentation conséquente en une seule génération.
Le 01Lab a mesuré 17 heures et 32 minutes d’autonomie avec notre protocole de test, de quoi tenir une journée complète sans stress. C’est bien, mais on s’attendait clairement à mieux avec une telle capacité de batterie. Les sessions intensives (jeux exigeants, GPS activé) réduiront évidemment cette endurance.
La recharge rapide 90 W comble partiellement ces limites. Branché à un adaptateur compatible non fourni, le smartphone passe de 0 à 31 % en 10 minutes, et atteint 100 % en 50 minutes, une nette amélioration face au 67 W de l’ancienne génération. Pratique pour regagner 30 % de batterie le temps d’une douche. En contrepartie, l’absence de charge sans fil et de charge inversée rappelle les arbitrages inhérents au prix.
Si le X7 Pro ne révolutionne pas l’endurance, il évite l’écueil des batteries sous-dimensionnées. Son pack énergétique surclasse nombre de concurrents directs. Les joueurs pourront profiter de longues sessions de gaming, mais il faudra peut-être prévoir une pause recharge en milieu de journée avec les titres les plus exigeants.
Entre capacité ambitieuse et recharge éclair, le Poco X7 Pro joue la carte de l’équilibre. Malgré une optimisation perfectible, il s’impose comme un recours fiable pour les utilisateurs pressés… à condition d’avoir un chargeur puissant et compatible sous la main. Un pari réussi, mais qui laisse entrevoir une marge de progression pour les prochains modèles.
Logiciel : Xiaomi peut vraiment mieux faire
Avec HyperOS 2 basé sur Android 15, le Poco X7 Pro propose une interface moderne et réactive, nettement plus fluide que les précédentes versions Xiaomi. L’intégration d’outils IA, que ça soit la transcription audio automatique, la traduction en temps réel ou la retouche photo intelligente, apporte une touche pratique au quotidien. Ces fonctionnalités restent toutefois dépendantes du cloud pour certaines tâches et ne rivalisent pas avec le traitement local des Pixel de Google. L’assistant vocal Gemini et des options comme « Entourer pour chercher » complètent le tableau sans surcharge visuelle.

La personnalisation est l’un des points forts de l’interface de Xiaomi : thèmes dynamiques, icônes stylisées, et paramètres d’affichage modulables permettent d’adapter l’interface à ses goûts. Si l’ergonomie générale reste familière aux habitués de Xiaomi, l’absence d’étiquettes sous les raccourcis ou certains designs d’icônes datés rappellent que l’esthétique mériterait un rafraîchissement. Notons que les performances logicielles sont stables, fini les ralentissements observés sur HyperOS 1, même sous charge multitâche.
Côté moins glorieux : les bloatwares. Facebook, Block Blast et autres applications préinstallées par dizaines encombrent l’écran d’accueil. Les publicités intégrées dans l’apparence des fonds d’écran ou du carrousel de verrouillage surprennent par leur incongruïté (recettes culinaires ou articles promotionnels). Heureusement, ces éléments se désactivent ou se désinstallent manuellement… après quelques manipulations fastidieuses.

Enfin, Xiaomi promet trois mises à jour majeures d’Android et quatre ans de correctifs de sécurité, une politique honorable pour un modèle économique, bien qu’en retard sur Samsung ou Google. Reste à voir si les mises à jour arriveront à temps : Android 16 ne devrait pas débarquer avant fin 2025.
Photo et vidéo : aussi bien que des appareils plus chers
Le Poco X7 Pro opte pour un double module photo (50 Mpx f/1,5 et 8 Mpx f/2,2), abandonnant le triple appareil photo de son prédécesseur. Si le capteur macro inutile disparaît, l’absence de téléobjectif ou d’un ultra-grand-angle plus performant se fait sentir. La caméra frontale reste à 20 Mpx (f/2,4).

Grand-angle
Le capteur principal de 50 Mpx (Sony IMX882) s’appuie sur un grand capteur (type 1/1,96 pouce) et une ouverture généreuse (f/1,5), accompagnés d’une stabilisation optique (OIS). En lumière naturelle, les clichés sont nets avec une dynamique correcte et des couleurs réalistes, bien que parfois ternes, notamment sur les végétaux. Le mode nuit améliore les prises de vue dans l’obscurité sous réserve de rester immobile.
Le zoom 2x numérique reste utilisable malgré un recadrage agressif et un traitement excessif des détails. En vidéo, le 4K à 60 ips est fluide et détaillé pour son prix. Le Poco X7 Pro peut zoomer numériquement jusqu’à 10x, et les résultats sont étonnamment toujours exploitables. La stabilisation du capteur reste correcte, contrairement à beaucoup de ses concurrents.
Ultra grand-angle
Xiaomi a remplacé le macro assez peu inutile de l’ancien modèle par un ultra-grand-angle de 8 MP (f/2.2). Si ce dernier élargit le champ de vision, les résultats manquent de mordant : distorsion sur les bords, couleurs délavées et perte de détails dans les zones sombres. Les photos manquent souvent de cohérence chromatique avec le capteur principal, surtout en intérieur ou en faible luminosité.
Capteur selfie et portraits
Le frontale de 20 Mpx produit des selfies corrects mais sans éclat : les tons manquent parfois de vivacité et le logiciel adoucit excessivement les traits. Le mode portrait gère correctement la profondeur de champ sur les plans intermédiaires ou éloignés, mais peine à isoler les cheveux ou les contours complexes. L’ajustement du flou bokeh en post-traitement reste un atout pratique, mais il n’est pas toujours très juste. En contre-jour, il arrive parfois qu’un halo blanc soit créé autour du sujet.
Vidéo et fonctionnalités
Outre le 4K/60 ips, le Director Mode permet de régler manuellement la balance des blancs ou l’ISO, une option rare dans cette gamme. Les modes classiques sont présents : nuit, ralenti, document ou Pro pour les réglages experts. Deux fonctions IA annoncées (AI Erase Pro et AI Image Expansion) seront ajoutées via mise à jour en mars 2025… à tester ultérieurement !
Le Poco X7 Pro propose un système photo honnête pour son tarif : le capteur principal répond aux besoins quotidiens avec polyvalence (nuit, vidéo), tandis que l’ultra-grand-angle et le selfie font le minimum sans convaincre. Idéal pour réseaux sociaux ou souvenirs informels, il justifie son prix malgré des limites évidentes qui ne lui permettent pas de faire aussi bien que des modèles beaucoup plus chers.
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